* Est-ce que Jésus abolit certaines lois du judaïsme ?
Moïse avait instauré le Sabbat (le jour du Seigneur interdisant tout travail) comme un signe de Dieu: "Parle aux enfants d'Israël, et dis-leur: Vous ne manquerez pas d'observer mes sabbats, car ce sera entre moi et vous, et parmi vos descendants, un signe auquel on connaîtra que je suis l'Eternel qui vous sanctifie." (Matthieu 19.7-9) Ainsi Jésus changea certaines lois de la bible !

* Sens du « Paradoxe de Jésus » abolissant les lois de Moïse et venu « non pour abolir mais accomplir » ?
Puisque Jésus abolit de fait certaines lois du judaïsme, pourquoi dit-il être venu "non pour abolir mais pour accomplir" ? La raison de ce paradoxe serait donc que certaines lois religieuses changées par Jésus ont une dimension temporelle, comme les lois sociales (sabbat, divorce, circoncision...) révélées selon les besoins et capacités des hommes d'un temps donné. En effet Jésus n'abolit pas les lois essentielles de Moïse, comme les lois spirituelles (amour, respect, compassion...) touchant à la dimension éternelle de la religion. Au contraire Jésus renforça et "accomplit" dans les coeurs les lois spirituelles écrites autrefois dans la pierre par Moïse (amour du prochain, pardon, etc). Ainsi la solution au paradoxe de Jésus serait l'existence de deux dimensions dans la religion:
1) Une dimension sociale et temporelle de la religion, adaptée aux besoins et capacités des hommes, valable à partir de la révélation divine jusqu'au prochain Messager divin, qui aurait l'autorité divine d'abolir et de créer de nouvelles lois rituelles et sociales (façon de prier, jeûner, se nourrir, s'organiser en société, etc),
2) Une dimension spirituelle et éternelle de la religion, dévoilée progressivement aux hommes par une chaîne continue de Messagers divins revivifiant ces mêmes lois spirituelles (amour, respect, compassion...)

* Comment les religions pourraient-elles se suivre et s'accomplir dans le temps sans conflit ?
En abolissant certaines des lois sociales et en accomplissant d'autres spirituelles, Jésus prouverait la "révélation progressive sans fin" de Dieu aux hommes. Car si cette révélation de Dieu avait une fin, cela signifierait que l'homme n'en aurait plus besoin, et donc qu'il serait soit devenu Dieu soit abandonné par Dieu, ce qui serait illogique. Même Jésus confirma pour sa propre révélation divine cette "progressivité sans fin": "J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant." (Jean 16.12) Par conséquent la religion ne serait pas absolue comme Dieu, qui est inconnaissable dans son essence, mais relative à la maturité des hommes à qui elle s'adresse, contrairement à la compréhension des religieux plaçant leur religion dans l'absolu au-dessus des autres générant tous les conflits horribles du passé, bien loin de la vraie spiritualité. C'est cette "relativité de la religion" due aux limites des hommes que Jésus a pointé en disant "vous ne pouvez pas les porter maintenant". En acceptant cette nouvelle compréhension avec un peu d'humilité, les hommes profiteraient enfin des fruits de l'accord entre la religion et la science, affirmant aussi que toute approche de la Réalité est relative à l'observateur et non absolue. Jésus attesterait donc ici d'une "révélation progressive" de Dieu à travers une chaîne continue de Messagers divins, d'où découlerait enfin la paix entre religions.